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Edito

Le 23 Sep. 2014

Le tsunami du low-cost

La grève des pilotes d’Air France, au-delà du conflit interne, illustre le chamboulement introduit par la fulgurante révolution low-cost. Dopée à l’Internet, elle oblige tous les acteurs traditionnels à se réinventer. Le transport aérien et ferroviaire, mais aussi la grande distribution, la téléphonie mobile, l’automobile, la banque, les médias… sont frappés dans leur cœur de métier.
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La crise mondiale a accéléré le phénomène en poussant le consommateur à « acheter malin ». Mais, il faut bien mesurer que le « low-cost » ne se limite pas seulement à la pratique de prix bas. En réalité, il a engendré un nouveau modèle basé sur une standardisation des produits, sur le transfert des coûts vers le client, sur l’exploitation optimale du matériel… Une nouvelle culture permettant de toucher un vaste public avec une offre simplifiée et sans superflu, tout en garantissant la qualité au niveau de ce qui représente l’essentiel.
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AIR FRANCE 4 - copieLe secteur aérien est l’un des plus touchés par ce phénomène planétaire. Un véritable tsunami qui a déjà rayé de la carte plusieurs grandes compagnies européennes et américaines. En Europe, le low-cost pèse aujourd’hui 45% et il ne cesse de progresser. Malheur aux entreprises qui ne s’adaptent pas.
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D’où l’impérieuse nécessité pour le groupe Air France-KLM, de prendre une position forte sur ce marché du low-cost, tant qu’il est encore temps. L’envol a été amorcé avec succès, d’une part avec Hop! sur les liaisons domestiques, d’autre part avec Transavia à l’échelle européenne. Mais…
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Mais, le conflit dévastateur (pour le groupe français comme pour les aéroports et la constellation de professionnels dépendant du trafic aérien) au sein d’Air France-KLM pose questions. Il illustre la difficulté de faire entrer la culture low-cost chez les acteurs traditionnels du secteur, pour prendre en compte les nouvelles exigences d’un marché mondial qui n’attend pas.
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Le conflit est aussi révélateur d’un mal qui devient de plus en plus franco-français : le manque de souplesse et de capacité d’adaptation. Ce sont, plus que jamais, les maîtres mots dans l’univers des entreprises, forcément ouvertes au monde. Ce sont est aussi les seules portes vers l’avenir.

5 commentaires au sujet de cet article

  1. Ce n’est pas seuelement les pilotes d’Air France: la France vit a l’interieur de ses frontieres quand il s’agit de ses entreprises. Voyez les corporations de notaires, d ingenieurs, d’ avocats et j’en passe qui vivent a l’interieur des cercles.

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