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Edito

Le 18 Sep. 2014

Quand on fait marcher les Départements sur la tête

Mardi, le premier ministre a pris les devants de la décision prévisible du Conseil constitutionnel. Comme nous l’annoncions ici, le report des élections cantonales en décembre 2015 allait être rejeté. Alors, pour éviter un nouveau clash, Manuel Valls a annoncé un scrutin en mars prochain. Plus de temps à perdre.
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C’est le 3e changement de calendrier pour ces élections qui auraient du se dérouler en mars dernier. Mais c’est surtout, la première fois que l’on aura à voter pour un “concept” de Département totalement virtuel.
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En effet, le premier ministre a dévoilé un projet étonnant en 3 dimensions. Récapitulons. Les Conseils généraux vont disparaître officiellement (c’était une décision du président de la République). Mais, ce sera pour mieux renaître de leurs cendres encore actives, sous la forme de Conseils départementaux plus ou moins autonomes et à plusieurs vitesses.
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Ils seront indépendants « dans les départements, notamment ruraux, où les communautés de communes n’atteignent pas la masse critique ». Voilà pour la promesse faite aux Radicaux de gauche pour les garder dans la coalition de gouvernement.
Dans les départements, où le Conseil général est en concurrence avec une métropole « la fusion des deux structures pourra être retenue ». Dans ceux qui comptent « des intercommunalités fortes, les compétences départementales pourront être assumées par une fédération d’intercommunalités ».
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Simple, non ? L’histoire ne dit pas s’il y aura une fusion des cantons du Béarn-centre avec la future principauté de Laàs.
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Donc, pour faire disparaître d’une manière ou d’une autre, réellement ou en apparence, les Conseils généraux, on a dépensé beaucoup d’argent et d’énergie pour réformer… les cantons. Une réforme fruit d’une imagination surprenante et bien orientée : on a divisé les cantons par 2, mais on va élire 2 conseillers (en couple) par canton. Les politiques ont sauvé l’essentiel : on va garder le même nombre d’élus !
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Tout ça pour ça ? Tout ça pour mettre en liquidation ces institutions ? La seule explication possible, c’est que, finalement… les Départements ne disparaîtront jamais.
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Dans moins de 6 mois, pensez-vous un instant que les Français vont se déplacer pour élire des représentants d’institutions en passe de devenir virtuelles ? Faudra t-il alors s’étonner d’un nouveau rejet du monde politique ?

Un commentaire au sujet de cet article

  1. Encore et toujours du flan. Nos amis politiques s’arrangent toujours pour préserver leur près carré au détriment de l’intérêt général.
    Les temps sont durs, la place est bonne, alors chacun pour soit et sauve qui peut.
    Cela ne les empêchera pas tous confondus de s’étonner de “l’extrémisme” grandissant de la population qui attend de cette classe privilégiée de montrer l’exemple.

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