C’est en tout cas la volonté de la municipalité, qui fait remarquer qu’aucun village du Béarn n’y figure, malgré des atouts indéniables : une enceinte bastionnée tout d’abord, construite dès 1538, sa porte Saint-Antoine, refaite en 1645, sa tour de la Poudrière, sa place des Casernes, sans oublier ses maisons gothiques et son arsenal de la place de la mairie, qui vient d’être réaménagée avec un goût certain.

Aux pierres s’ajoute les personnages : tels le frère de d’Artagnan, Paul de Batz, Jean de Portau, le Porthos des Trois Mousquetaires, Francis Jammes, dont la mère était native de Navarrenx, qu’il évoque dans « De l’angélus de l’aube à l’angélus du soir ». Rois de France, de Navarre, vicomtes de Béarn, militaires, écrivains, philosophes et musiciens y ont séjourné. Pas de doute, Navarrenx est chargée d’histoire et d’histoires.

Reste à savoir si ce passé glorieux suffira à convaincre les jurés du concours. Le premier critère est assuré (une population inférieure à 2.000 habitants). Tout comme le second, consistant à déposer une demande, approuvée par le conseil municipal. Idem pour le troisième, consistant à posséder au moins deux sites ou monuments historiques classés.

Reste à se mettre à niveau sur la dernière demande : préserver le paysage, qui doit se concrétiser dans les outils d’urbanisme. On sait que des « experts » de l’association se sont rendus l’année dernière incognito à Navarrenx et que le 16 juin dernier, une rencontre aura lieu sur place, histoire de constater les progrès effectués.

Ce fameux label a fait venir l’année dernière en ses lieux sélectionnés 32 millions de touristes, car un village classé attire près de 40 % de visiteurs supplémentaires. On en souhaite autant à Navarrenx.