Même si leur présence est en train de diminuer avec le changement de saison, les effets de ces microalgues de type « ostreopsis » posent question. Après l’analyse génétique, l’Ifremer pourrait mettre en culture et isoler ces microalgues pour tenter de mieux les comprendre.
Alors que viennent d’être publiés les résultats d’une enquête du Cade local (Collectif d’associations de défense de l’environnement) et de l’association Coordination santé environnement Vague toxique sur la qualité des eaux de baignade (avec près de 550 signalements cette année), on en sait un peu plus sur les fameuses microalgues qui se sont multipliées cet été le long de la côte basque.
Pour mémoire, l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) avait publié courant août un premier rapport confirmant une présence accrue de microalgues de type « ostreopsis siamensis » dans les eaux basques.
Elvire Antajan, responsable de la station Ifremer Arcachon-Anglet, s’interrogeait alors dans la presse locale, cette espèce de microalgues n’étant pas réputée toxique mais occasionnant pourtant ici maux de têtes et irritations chez certains touristes et surfeurs. Une espèce plus toxique, l’ostreopsis « ovata », présente en Méditerranée, n’avait pas encore été clairement détectée.
Vers une mise en culture ?
Tout au long de l’été, des prélèvements ont été effectués près des plages d’Hendaye, Saint-Jean-de-Luz ou encore Biarritz. Après avoir progressé jusqu’au cœur du mois d’août, la présence de ces microalgues semble en assez nette diminution depuis.
En attendant, l’Ifremer vient de livrer des informations un peu plus précises fondées sur des analyses génétiques (c’est-à-dire un séquençage ADN). Finalement, deux espèces ont été identifiées, proches des microalgues siamensis et… ovata. C’est donc l’« ovatoxine » propre à la seconde qui aurait causé les problèmes des baigneurs. Et cette espèce ovata serait donc bel et bien présente sur les côtes atlantiques. On apprend d’ailleurs qu’elle a aussi été détectée cet été du côté du Sénégal et du Cap Vert.
L’autre sujet d’étonnement concerne l’espèce siamensis, dont la toxicité est à l’origine d’un certain nombre de questions, car sa toxine, mal identifiée, ne serait pas celle des microalgues siamensis habituelles. Pour la responsable de la station Ifremer, qui s’est récemment confiée à Sud-Ouest, ces microalgues pourraient faire l’objet de recherches plus poussées via leur mise en culture et leur isolement. L’idée serait ainsi de chercher à savoir comment elles se sont développées sur la côte basque et si elles sont appelées à réapparaître dans les années qui viennent.
En attendant d’en savoir davantage, de nouveaux prélèvements viennent d’être effectués, et devraient confirmer la diminution de la présence de ces microalgues. La suite, donc, au prochain épisode…
Plus d’informations sur le site internet de l’Ifremer