Amateurs de moules de bouchot, attendez-vous à quelques petits problèmes de ravitaillement. Car si on en trouvera cet été sur les étals, elle sera en moindre quantité.
La faute à ce curieux phénomène de mortalité ayant touché en mars dernier la bouchot, causant 100% de pertes sur la moule de filière, et 80% sur la bouchot du pertuis Breton. Consolation : toutes les moules qui seront vendues seront on ne peut plus consommables. Ouf !
Ce qu’il faut savoir…
La maladie, sans doute une bactérie dénommée vibrio splendidus, a sévi de l’île de Ré au littoral sud de la Vendée, une zone de 350 kilomètres de bouchots constituant le troisième bassin mytilicole du pays (après la Normandie et la Bretagne), qui fournit habituellement du printemps à l’automne 14.500 tonnes de moules, soit 20 % de la production nationale (59.000).
Cette crise ne ressemble en rien à la précédente, qui remonte au début des années 60, avec l’arrivée du mytilicola, importé par des moules de Hollande retrempées. On avait dû alors réduire d’un tiers le nombre de pieux, 130 au lieu de 200 dans les bouchots à naissain. 400.000 pieux furent alors arrachés, et la filière eut du mal à s’en remettre.
Alors, trouverez des moules en quantité cet été ? Très certainement, mais n’en déplaise à notre cocardier ministre Montebourg, elles viendront d’Italie, d’Irlande, du Danemark ou de Hollande.
Petite consolation, à la mi-août débarquera la moule du Mont-Saint-Michel, et celle de Normandie dès septembre. Mais désolé, les prix n’iront certainement pas à la baisse…
Petit quiz pour vous redonner le moral et améliorer vos connaissances :
Savez-vous d’où vient ce terme de « bouchot » ? Il remonte à l’an 1235, lorsqu’un voyageur irlandais, Patrick Walton, fait naufrage dans la baie de l’Aiguillon. Installé là, il se consacre à la capture d’oiseaux d’eau à l’aide de filets. Mais très vite, il se rend compte que les piquets retenant lesdits filets, plantés dans la mer, se recouvrent de moules. Il entreprend alors de les multiplier et de les réunir par des claies et baptise son invention avec les mots « bout » et « choat » : la clôture en bois.
Pas plus compliqué !