Géré par un permanent et animé par une dizaine de producteurs qui se relaient, ce centre d’interprétation enregistre ses plus grosses fréquentations de Pâques à la Toussaint, avec de nombreux touristes.

« Avant nous, c’était le Piment d’Espelette qui avait un Centre d’interprétation dans ce local. Avec le temps, ils ont eu des envies d’ailleurs, et voulaient s’installer dans un espace plus grand, dans le village. Ils ont alors proposé aux autres AOP (Appellation d’origine protégée) basques de venir s’installer dans ce centre. Nous avons saisi l’occasion », explique Céline Barrère, responsable du Syndicat AOP Ossau-Iraty.

Comme pour le piment, l’objectif de ce lieu n’est pas de commercialiser du fromage, mais de présenter aux visiteurs tout ce qu’il se cache derrière une tomme d’Ossau-Iraty. « C’est un peu comme un musée. Il y a des informations sur le territoire basque et béarnais, sur nos races de brebis endémiques, sur les producteurs et leurs savoir-faire, etc ».

« L’idée est de sensibiliser les visiteurs au fait que lorsqu’ils achètent une AOP, ils contribuent à faire vivre toute une filière et toute une économie locale ». Dans le cas de l’Ossau-Iraty, ce sont 1.400 opérateurs (fermiers, laitiers ou fromagers) qui sont impactés. « C’est une immense famille qui entretient tout le territoire ».

« Mais c’est aussi un moyen de leur prouver qu’acheter une AOP c’est renforcer la garantie de profiter d’un produit local, authentique et de qualité. On leur explique le cahier des charges, très précis, les bienfaits que cela apporte au produit et aux consommateurs. On les aide aussi à distinguer un vrai Ossau-Iraty d’un fromage qui n’a pas l’AOP ».

Depuis le lancement du centre il y a 3 ans, le Syndicat a pu constater à quel point cet espace pédagogique a aidé toute la filière. « Nous ne sommes pas en mesure de donner des chiffres précis, mais les producteurs nous font des retours positifs. Le Centre d’interprétation peut être un point de départ de la Route du fromage. Nous indiquons aux visiteurs le chemin à suivre, les exploitations à visiter, cela aide forcément ».

Mais au-delà des retombées pour sa filière et ses producteurs, ce qui rend heureuse Céline Barrère, c’est de se sentir utile. « Les gens repartent content d’avoir appris des choses. Ils savent tout ce qu’il se passe en amont du produit : qui est à l’origine, comment il est transformé, etc. Cela offre une reconnaissance à notre travail, mais aussi au produit et donc au territoire ».

Pour le moment dans un local de 35 m², le centre pourrait bien se déplacer dans les années à venir. « Idéalement vers un lieu plus grand. On pourrait aussi envisager d’ouvrir un second centre, dans le Béarn, puisque l’AOP s’étend sur le Pays basque et le Béarn. C’est ambitieux, mais on y pense ». Affaire à suivre donc.

Plus d’informations sur le site internet de l’Ossau-Iraty