Organisée par la fondation Make.org et par l’association Agridemain (avec le soutien du ministère de l’agriculture), cette manifestation avait pour but de rapprocher les agriculteurs du grand public. Et en l’absence de Salon de l’agriculture cette année, elle tombait plutôt à pic.
En mai dernier, le Crédit Agricole et l’association Agridemain présentaient les résultats d’un sondage (réalisé par BVA) montrant que même en ces temps d’« agribashing », les Français restent plus que jamais attachés à leurs agriculteurs. Aujourd’hui, 71% des citoyens en auraient une très bonne opinion : c’est 12 points de plus qu’en 2015…
Et ils en ont aussi une bonne connaissance, conscients de leurs difficultés financières (à 54%) et de l’absence de relève sur les exploitations (44%). Plus d’un Français sur deux juge « favorable l’évolution de l’agriculture au cours des 5 dernières années », que ce soit en termes de développement des circuits courts (74%), de traçabilité (68%) et de qualité des produits (60%). Ils seraient même 78% à considérer l’agriculture comme un secteur ouvert à l’innovation. Bref, on est assez loin des clichés sur la profession, qui en réalité jouirait d’une belle popularité…
Les agriculteurs, pas si mal aimés…
L’autre chiffre intéressant, c’est que 87% des Français « aimeraient pouvoir échanger avec les agriculteurs ». Ce qui tombe plutôt bien, puisqu’étaient organisées ce week-end (de vendredi à dimanche) les premières « Journées nationales de l’agriculture », initiative portée par le fonds Make.org et la susdite association Agridemain avec le soutien de l’État.
Sur 3 jours, un millier d’événements (visites, dégustations, animations diverses) étaient organisés dans de nombreux lieux partout en France, principalement sur des exploitations mais aussi chez des agroindustriels, dans des lycées agricoles ou sur des sites patrimoniaux. L’événement était au passage parrainé par l’ancien chef des cuisines de l’Élysée Guillaume Gomez. Des dizaines de milliers de visiteurs étaient attendus ce week-end.
Dans les 4 départements de l’Adour, une cinquantaine d’événements étaient annoncés. Dans les Landes, on pouvait par exemple se rendre au domaine de Jouatmaou, propriété de 53 hectares à Montégut (maïs, tournesol, 7 hectares de vignes pour l’armagnac). Dans les Pyrénées-Atlantiques, étaient ouverts au public la ferme Agerria (Saint-Martin-d’Arberoue), la brasserie L’Esbariade (Boumourt), le domaine viticole Coustarret (Lasseube) ou encore la ferme laitière de Daniel Couhaillat (Bédeille). À destination des écoles et collèges des environs, le lycée agricole Frantsesenia (Saint-Jean-Pied-de-Port) proposait aussi de partir à la découverte d’une exploitation.
L’Occitanie n’était pas en reste avec de beaux rendez-vous dans le Gers, comme au domaine Lafitte de Sion (armagnac), au château Viella (domaine HVE en Madiran), à la ferme safranière et viticole de la Maison de Ninan (Sarragachies), sur l’exploitation de la famille Borca à Saint-Élix-d’Astarac ou au domaine du Rosier d’Angélique (Berrac). On notera aussi une visite sur l’élevage de la ferme de la Patte d’Oie (Saint-Michel), où l’on pouvait découvrir une unité de méthanisation, visiter l’exploitation et déguster quelques produits de canard.
Des événements partout en Adour…
Dans les Hautes-Pyrénées, enfin, se visitaient le vignoble du château de Perron et le producteur de lait et de yaourts fermiers Délices and Cow (tous deux à Madiran), la ferme aquacole de Lau Balagnas, la ferme Dou Pleix de Bazillac et même… la Spiruline des Hautes-Pyrénées (à Gayan). Un marché des producteurs était en outre organisé à la ferme Lalaque de Sauveterre.
Parmi les nombreux « partenaires de réseaux » associés à la manifestation, on notera que la coopérative Euralis organisait aussi (samedi matin) des rencontres avec les producteurs référencés dans les rayons « La Table des Producteurs » de 17 magasins Point Vert de Gironde et des Pays de l’Adour. Vendredi dernier, deux visites de parcelles de légumes étaient aussi programmées à l’initiative d’Euralis et de Soléal (Bonduelle), l’une du côté de Pontonx (chez le producteur bio de maïs doux et de haricots verts Bertrand Cuzacq) et l’autre à Saint-Mont (chez Matthieu Plouvier, administrateur Euralis et aussi producteur de maïs doux). L’occasion de répondre aux questions du grand public et d’autres agriculteurs.
Bref, on peut dire que les Pays de l’Adour ont bien joué le jeu de ces premières journées nationales. Et l’on s’excuse d’avance pour ceux qu’on aurait oubliés… Vous avez visité une exploitation ce week-end ? N’hésitez pas à nous livrer vos impressions !
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