C’est parti, direction Lacommande dans le Béarn. Deux jolis spots de baignade dans la Baïse à deux pas du centre du village. Ne manquez pas l’église romane et la commanderie.
On vous a déniché le petit coin baignade qui va bien juste à la sortie du village en direction de Pau (D146). Avant le pont qui franchit la Baïse, sur votre gauche, on glisse dans un champ ouvert, puis il suffit de longer la rivière sur 50 mètres. Là, une petite trouée permet d’accéder à l’eau. A cet endroit il n’y a pas de plage mais des rochers. Il existe un autre point de baignade avec plage cette fois de l’autre côté de la route.
Depuis le pont de la Baïse, marchez une vingtaine de mètres en direction du village. Sur la gauche, vous pénétrez dans un premier champ en bord de route. Vous passez un petit cours d’eau puis vous pénétrez dans un deuxième champ. Vous longez la partie boisée sur votre main gauche.
Au fond la Baïse forme deux belles boucles. Comme toujours, même si la rivière est tranquille, on surveille toujours les petits. C’est votre responsabilité. Comme toujours aussi, on ne laisse rien traîner en repartant, voire si on peut, on ramène ce que des indélicats auraient pu abandonner.
Allons maintenant rendre visite aux singes, dromadaires, rapaces et autres centaures de Lacommande. Un décor sculpté vieux de presque 900 ans est niché dans la petite église de ce village béarnais.
Ce décor de l’église Saint-Blaise est à hauteur d’homme et c’est un des plus beaux témoignages de l’art roman en Béarn. Très facile à observer et captivant. Il déroule 26 chapiteaux où sont représentés des singes, des sirènes, des centaures, mais aussi des joueurs de flûte et de vielle. Des scènes bibliques et profanes. La musique est très présente dans le programme de sculptures de Lacommande.
Toutefois, il ne faudrait pas s’y méprendre. A l’époque où les sculptures ont été réalisées (1135-1140), représenter la musique relevait d’une mise en garde adressée au fidèle. Elle était perçue comme une source de perversion. C’est le sens que l’on prête à cette scène où un personnage perd la tête au son de la musique.
Jeu de devinettes pour ne pas perdre les enfants…
Visiter une église avec des enfants peut vite tourner vinaigre. À Lacommande, il y a une parade. On met les petits sur les épaules des grands et on joue aux devinettes. Qui sont les personnages et animaux sculptés sur les chapiteaux ? Un panneau explicatif donne des clés pour retrouver le combat des centaures, les sonneurs de cor, le voyage des mages, la colombe et la chouette ou encore les lions affamés.
Ce n’est pas tout, on en apprend un peu plus sur les auteurs de ce décor. Ils appartenaient à un groupe « Le Grand Atelier » ayant beaucoup travaillé en Béarn (église de Morlaàs) entre 1130 et 1140, mais aussi en Soule (église de Sainte-Engrâce ) et en Aragon.
On retrouve beaucoup de similitudes entre les sculptures de Lacommande et celles de l’église Sainte-Marie d’Oloron. Le Maître de Sainte-Marie d’Oloron, un sculpteur ayant appartenu à ce groupe, est probablement intervenu à Lacommande.
Lacommande à la grande époque…
En 1090, un personnage important devient vicomte du Béarn. C’est Gaston IV le Croisé. Il a bataillé en Terre Sainte et participé à la prise de Jérusalem. C’est grâce à lui que les chemins de Saint-Jacques en Béarn retrouvent un véritable élan. Et que naissent l’église et la Commanderie de Lacommande.
Il est proche du roi d’Aragon Alphonse le Batailleur. Tous les deux sont unis pour faire triompher le christianisme. Avec la retraite des Musulmans côté espagnol, les flux de pèlerins et les échanges commerciaux entre la France et l’Espagne peuvent reprendre. Il est temps de construite des haltes pour les pèlerins.
Repos pour les voyageurs…
Les relais hospitaliers prennent de plus en plus d’importance. Gaston IV le Croisé entreprend la construction d’un relais à Lacommande. C’est l’actuelle Commanderie. Elle intègre un réseau de lieux offrant le repos aux voyageurs. Sous la protection de Gaston IV et d’Alphonse le Batailleur, ces établissements sont placés sous la tutelle d’un ordre religieux de renommée internationale, l’ordre de Sainte-Christine-du-Somport.
Les pèlerins toujours accueillis…
Jusqu’en 1790, la Commanderie a offert accueil, gîte et soins aux voyageurs et pèlerins, avant d’être transformée en chai et grange en 1794. Aujourd’hui elle appartient au Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques. Il y a toujours une partie hébergement pour les pèlerins qui empruntent la voie d’Arles vers le Somport.
Il ne faut pas manquer la collection unique en Béarn de stèles funéraires discoïdales des XVIIe et XVIIIe siècles. On peut les voir dans l’ancien cimetière, situé dans l’enceinte de la Commanderie.
Pour mieux se faire apprécier du grand public, cette Commanderie s’est dotée d’un parcours sonore et lumineux habilement conçu par la compagnie Éclat de Lyre. Il mélange l’histoire, l’imaginaire et la création. D’une salle à l’autre on parcourt l’époque médiévale, on participe aux conversations des vignerons des alentours et des pèlerins venus faire escale à la Commanderie.
Tous les jours du 1er juillet au 31 août 2020, de 14h à 19h et les mercredis, samedis, dimanches de septembre à juin, de 14h à 18h.
Départs toutes les 30 min Durée : 45 min Public : tout public Tarif : 4€ (tarif plein) / 3€ (tarif réduit)
À côté de la Commanderie et de l’église Saint-Blaise se trouve la Maison des Vignerons du Jurançon. Ici les producteurs indépendants de la Route des Vins reçoivent le public, font déguster et vendent leurs vins.
Nous avons mis dans notre musette un blanc doux du Bois Sacré à Lucq-de-Béarn pour le déguster au bord de la Baïse.
Là où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir.
Découvrez les bonnes adresses du bassin de l’Adour sélectionnées par Jean-Louis Bordenave et publiées sur le site levoyageauxpyrenees.com