Le 5 mai dernier, les 4 acteurs nationaux de la filière bois (le Conseil Stratégique de la Filière Bois, France Bois Forêt, France Bois Industries Entreprises et Fibois France) organisaient une conférence de presse pour évoquer les résultats d’une enquête CSA en forme de plébiscite pour l’usage du bois dans les constructions comme moyen de limiter leur impact environnemental.

En effet, 8 Français sur 10 croient en la capacité de la filière à réduire les émissions de CO2 du secteur du bâtiment. Près de 3 quarts des Français pensent que le bois est insuffisamment employé dans les constructions, et les deux tiers le voient comme le matériau le plus écologique.

Au cours de cette conférence, a également été présenté le plan « Ambition Bois Constructions 2030 », que les 4 organismes ont imaginé pour accompagner l’entrée en vigueur de la RE 2020, nouvelle réglementation environnementale touchant aux bâtiments neufs.

Flambée des prix…

Aujourd’hui, la filière n’en a pas tout à fait fini avec le covid : le contexte actuel est marqué par une forte hausse des prix du bois. Au début de l’automne 2020, les charpentiers négociaient ici et là la ressource autour de 250/300 euros du mètre cube, contre 400/450 actuellement, et sans doute davantage prochainement.

Les causes de cette flambée sont diverses, liées à des facteurs globaux influençant l’ensemble des matières premières (cours du dollar, aléas climatiques, tensions géopolitiques), mais aussi au marché du bois lui-même, avec une demande dopée par le secteur de la construction américain (qu’encouragent les mesures de relance prises l’an dernier).

Selon les experts, la taxation du bois canadien par les États-Unis a aussi poussé les entreprises locales à se tourner vers l’Europe, d’où une raréfaction de la ressource. Du côté de l’offre, les arrêts de production liés aux mesures sanitaires et les problèmes de transport, de stockage et de livraison engendrés par la crise n’ont rien arrangé.

En Nouvelle-Aquitaine, zone-clé pour la filière bois française, la Fibois régionale (qui compte 5 antennes à Bordeaux, Niort, Pau, Périgueux et Tulle) se veut cependant rassurante sur la disponibilité de la ressource. Localement, l’interprofession accompagne toujours les entreprises de la filière en communiquant auprès d’elles sur les dispositifs associés à France Relance, en particulier auprès des petites PME.

On rappelle que dans le cadre du plan de relance national, 1,2 milliard d’euros est dédié à la transition agricole, à l’alimentation et à la forêt. Sur cette enveloppe, 200 millions sont fléchés vers le reboisement des forêts et le soutien à la filière bois. Certaines sociétés d’ici en profitent déjà, comme les scieries Lamarque Sogy Bois (Ygos), Lesbats (Léon et Saint-Perdon) et Archimbaud (Labouheyre) dans les Landes.

On ajoute que l’interprofession se signale en ce moment avec une intéressante série de 3 web-conférences, les « Mardis des bâtiments industriels ». La première a eu lieu le 4 mai dernier, avec plusieurs témoignages fort instructifs d’acteurs de la filière. Les prochaines sont prévues le 1er juin et le 6 juillet.

Idéalement programmées entre 11h30 et 13h00, elles s’adressent en particulier aux industriels souhaitant étendre, rénover ou bâtir des locaux, aux professionnels du bâtiment et aux acteurs de la formation. Le dernier de ces 3 rendez-vous sera consacré à la mise en relation de ces différents acteurs. Ces web-conférences sont organisées avec le concours du cluster Odéys (construction et aménagement durable) et de la Région.

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