Question : qui est la danseuse française qui a remporté il y a cinq ans le prestigieux prix Isadora Duncan ? Vous avez trois secondes pour répondre. Tic, tac, tic, tac ; bravo, il s’agit en effet de Mathilde Froustey.
Et vous ne savez pas le meilleur ? C’est à Dax qu’elle a commencé la danse à l’âge de neuf ans. Une arrivée tardive, la jeune femme concédant que le chignon lui faisait mal, et qu’elle trouvait ça kitsch. Portrait d’une régionale qui fait honneur à son art.
Au French Morning, dans un franglais intraduisible, elle déclare : « La danse classique, je trouvais ça girly, alors que j’étais plutôt tomboy. » On file chercher un dico ou interroger les djeuns qui traînent en bas de l’immeuble et on vous jure de traduira ça dans les mois qui viennent.
A quatorze ans, elle devient petit rat de l’Opéra de Paris, travaille avec Noëlla Pontois et Guillaume Charlot et est promue sujet en 2005. Sur scène, elle est remarquée par Iouri Grigorovitch, qui lui fait danser le rôle d’Anastasia à l’Opéra Garnier puis à Saint-Pétersbourg, aux côtés du Ballet du Kremlin.
Ce qui lui vaut de remporter la médaille du prestigieux Concours de Varna, le prix public de l’AROP et le prix Ballet 2000.
Selon l’opinion de connaisseurs, Mathilde est une véritable danseuse étoile, qui a interprété à l’Opéra des premiers rôles comme celui de Kitri dans Don Quichotte, le rôle-titre dans Giselle ou Clara dans Casse-Noisette.
Sauf que malchance, elle a raté tous les concours internes de promotion du Ballet de l’Opéra de Paris depuis 2006… Elle ne sera ni première danseuse, ni étoile…
Aussi s’envole-t-elle vers la Californie pour intégrer le San Francisco Ballet en tant que « principal danser », l’équivalent local de danseuse étoile. Et depuis, les fans en ont fait une vedette internationale.
Voilà la belle histoire résumée.
Mais les racines de Mathilde demeurent ancrées dans le sol de sa terre landaise, notamment à Vieux-Boucau où elle a épousé Charles Redon, le jeune réalisateur diplômé de la Fémis (qui l’a, entre autres, suivie et filmée aux Etats-Unis pendant un an).
Elle tenait à se marier là, dans la pure tradition familiale qui avait déjà vu ses parents unir leurs destinées dans la même mairie…
Ici toujours, elle concède que le lieu l’a construite : « J’ai tout appris ici : à marcher, à nager, à faire du vélo sans les petites roues chez ma grand-mère à Tartas… »
Et de cette grand-mère, elle raconte aussi qu’elle lui préparait avant ses entraînements de danse, de somptueux sandwichs au… foie gras, qu’elle dégustait en tutu, vision un peu décalée et cassant les archétypes, pour le moins !
Apparemment, rien qui ait empêché sa silhouette gracile d’enchanter les plus grands et d’incarner les plus merveilleux classiques du ballet.
Une étoile est née, A star is born, oui mais dans les Landes !
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Bravo votre père Pierre doit être aux anges . Cordialement Richard ROUVRAIS