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« Esperense », l’appel de la forêt dans le Gers

Le 07 Avr. 2021

À Castin, une parcelle fait partie d’un projet national, destiné à identifier les arbres qui s’adapteront le mieux aux changements climatiques…

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Il porte le nom de « Réseau Esperense », doux acronyme de RESeau national multiPartenaire d’Evaluation de Ressources gENétiques foreStièrEs pour le futur, et tout l’espoir d’un patrimoine forestier à réinventer pour mieux le préserver.


L’impact du dérèglement climatique, que nous pouvons tous constater à travers des périodes de sècheresse, d’inondations et de tempêtes qui se multiplient au fil du temps, est encore plus évident pour les gestionnaires forestiers, qui tirent la sonnette d’alarme : il est urgent et crucial aujourd’hui d’anticiper nos espèces de demain, pour maintenir des peuplements productifs.

L’enjeu considérable du projet Esperense nécessite un accompagnement et une mise en commun des moyens d’organismes de recherche – publics et privés – pour initier un réseau d’expérimentations multipartenaires. Celui-ci regroupe le Centre National de la Propriété Forestière (CNPF), l’Office National des Forêts (ONF), l’Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’alimentation et l’Environnement (INRAE), et l’institut technologique Forêt Cellulose Bois-construction Ameublement (FCBA).

Le Gers fait partie de cette expérimentation, puisqu’un dispositif est en train d’être installé sur une parcelle d’un hectare soixante-dix, à Castin. À sa tête, Florent Nonon et Ludovic Champfailly, techniciens conseillers forestiers pour le département au CNPF d’Occitanie.


« Nous allons suivre et surveiller régulièrement ici l’évolution et le comportement de huit espèces ou provenances différentes, afin de recueillir des données qui nous permettront d’identifier les essences de substitution potentielles à celles déjà en place sur le territoire, qui souffrent du réchauffement climatique. Elles seront testées en conditions réelles, sans autre intervention que les entretiens classiques de plantation » explique Florent Nonon.

Après une coupe rase en 2017 de la parcelle, le terrain, laissé depuis au repos, va donc servir de zone test pour plus de deux mille plants, qui vont y poursuivre leur croissance, plus ou moins facilement. Parmi les diverses essences, le pin maritime, le Cèdre de l’Atlas, le sapin de Turquie, le cèdre à encens, le Séquoia toujours vert, et trois espèces de chênes : sessile, pédonculé et pubescent. Les sols, la pluie, le vent et le soleil feront le reste ; seuls résisteront ceux qui s’adapteront à notre environnement.

« Il y a huit programmes Esperense répartis actuellement sur le territoire. Nous sommes les premiers et les seuls sur le Gers. Nos observations seront transmises au niveau national. Nous animerons également des réunions avec le Cetef de Gascogne (Centre d’études techniques et d’expérimentations forestières) auprès des propriétaires de la région afin de mieux expliquer ce dispositif. Mais il faudra patienter encore plus de dix ans, pour savoir précisément quelles seront les espèces à privilégier ».

Les générations futures pourraient alors s’étonner de constater que les forêts de leur enfance n’avaient ni la même physionomie, ni le même parfum boisé…

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