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Stéphane Bajenoff, Philippe Carrouché et Le Soulor

Le 19 Fév. 2021

Une nouvelle page s’ouvre pour l’entreprise presque centenaire, avec son déménagement de Pontacq à Nay. L’occasion de belles ambitions pour ces chaussures mythiques …

Depuis le 21 janvier, Le Soulor s’est installé dans les locaux de l’ancienne caserne de pompier de Nay, place du Maréchal de Lattre de Tassigny. La fabrique double ainsi la superficie de son atelier.


« Nous avons emmené sur place Joseph Paradis, l’ancien patron de la marque. Pour qu’il sache que, même s’il n’en fait plus partie, l’aventure continue et se développe », confie Stéphane Bajenoff, l’actuel co-gérant, qui a repris Le Soulor en 2016, après avoir découvert l’entreprise à Pontacq.

Le Basque de 45 ans a eu un véritable coup de cœur pour l’atelier de fabrication « dans son jus, très authentique et romantique ». Mais, la société restait en danger, avec le poids des difficultés financières rencontrées depuis plusieurs années.


La rencontre de Stéphane Bajenoff avec le Béarnais Philippe Carrouché va être décisive. « Il est venu me commander une ceinture sur le marché à Pau. Puis, quelques temps plus tard, quand il est venu à l’atelier, ça a été pour lui aussi le coup de foudre ». Le tandem ainsi constitué va pouvoir donner une seconde jeunesse à l’aventure.


Une reprise couronnée de succès…

« Il y avait des braises, mais il fallait remettre du bois pour faire repartir le feu. C’est ce que nous avons fait en nouant des liens étroits avec les artisans locaux, et en personnalisant nos modèles avec nos clients », explique Stéphane Bajenoff. Le duo basco-béarnais modernise les machines et crée de nouveaux modèles en cuirs, plus souples et colorés, destinés à la ville, sans pour autant renier ses modèles intemporels qui ont fait sa réputation, à l’instar du « Vignemale ».


Leur idée de génie aura été de permettre aux clients de personnaliser de A à Z leurs futures chaussures : que ce soit pour la ville ou pour la montagne, les visiteurs choisissent la couleur des œillets, de la semelle, des lacets et des différentes pièces qui composent la chaussure, pour arriver à une paire ultra personnalisée. Il faut compter environ deux mois pour la livraison de cette fabrication artisanale de haute qualité.

Deux ans après la reprise de l’entreprise, la démarche de Stéphane Bajenoff et Philippe Carrouché a porté ses fruits : ils sont devenus lauréats du Réseau Entreprendre Adour et ont remporté le prix Total Développement Régional ; en 2019, Le Soulor a décroché le label Entreprise du Patrimoine Vivant.


Un patrimoine local mis en avant…

En privilégiant les talents du Sud-Ouest, la petite entreprise s’est positionnée pour défendre son savoir-faire historique et culturel. « L’histoire du Soulor constitue un véritable patrimoine local à revendiquer fièrement. Nous détenons un métier exceptionnel. Il faut savoir que seulement trois entreprises réalisent l’ensemble de leur fabrication de chaussures en France », souligne-t-il.


Pour proposer des produits de haute qualité, les dirigeants ont décidé de valoriser les artisans locaux. Ainsi, 80 à 90% des matières premières de ses chaussures viennent de la région. Par exemple, le cuir est tanné chez Rémy Carriat à Espelette, qui fournit Lancel et Hermès. Pour les cuirs spéciaux de saumon, Le Soulor 1925 a trouvé chaussure à son pied chez Casteigt, rue Montpensier, à Pau. Pour les cuirs gras, la maison fait appel à Nicolas Degermann, tanneur alsacien récemment racheté par Chanel. Enfin, les semelles viennent de la Bertoise, dans l’Allier et de chez l’italien Vibram.


Ce nouveau souffle a permis à l’entreprise béarnaise de renaître. L’année dernière, 2.000 paires de chaussures ont été fabriquées, contre 300 en 2016 ; le chiffre d’affaires a été multiplié par 10 en 4 ans pour atteindre 470.000 euros. Le Soulor a ainsi embauché 9 nouveaux collaborateurs pour faire face à la demande.

Ce succès, Stéphane Bajenoff l’explique par « la fierté des Béarnais de pouvoir porter un bout des Pyrénées ».


Avec un objectif de fabrication de 5.000 paires par an, d’ici 2023, un déménagement s’imposait. « Les clients entrent chez nous par l’atelier, ils peuvent ainsi se rendre compte du travail réalisé pour confectionner une seule paire. Nous voulons donner encore plus de solidité à cette aventure, notamment en recrutant des jeunes à qui on transmettra ce savoir-faire unique », conclut Stéphane Bajenoff.

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