Depuis près de 25 ans, Serge Cabarrou élève et prépare des faisans destinés à la chasse. Mais cette année 2020 est tristement historique pour l’agriculteur qui ne parvient pas à trouver de preneurs pour ses bêtes, une première depuis le début de son activité.
Chaque année, ce sont près de 5.000 faisans qui sont préparés, dans des volières de plus de 2 hectares, afin d’être lâchées dans la nature ensuite. Rien qu’en cette période automnale de chasse, en temps normal, 1.500 bêtes sont vendues aux sociétés de chasses locales, notamment dans les Hautes-Pyrénées et le Gers. Mais avec le confinement, et la crise aviaire qui frappe le secteur, Serge Cabarrou est à l’arrêt.
En effet, le Gers est menacé à nouveau par le virus qui touche les oiseaux. De ce fait, plus aucun lâcher n’est autorisé dans le département, afin de protéger les espèces y vivant, et de ne pas propager la maladie. Dans les Hautes-Pyrénées, c’est le confinement qui vient bloquer l’activité de l’éleveur, puisque les lâchers sont officiellement repoussés. Jusqu’à quand ?
C’est un manque à gagner énorme qui frappe donc Serge Cabarrou, qui vend ses faisans à 9 euros pièce. Un calcul rapide, et on se rend compte qu’à l’heure actuelle, il pourrait perdre plus de 13.000 euros. Une perte qui ne pourra pas être compensée par la vente aux particuliers, puisque ses bêtes sont bien différentes de celles que l’on peut retrouver sur nos tables pour les fêtes de fin d’année.
Plus gros et plus riches en chaires, les faisans que l’on peut trouver dans le commerce sont exclusivement destinés à notre consommation, quand ceux que prépare Serge Cabarrou sont destinés à la vie sauvage et à la chasse. En effet, ses volatiles, qu’il reçoit à l’âge d’un jour, se rapprochent d’1,2 kg après 5 à 6 mois d’élevage. Une taille convenable pour la chasse et assez naturelle pour permettre un repeuplement de nos campagnes.
L’éleveur est fier de participer ainsi au développement de la faune. Avant chaque lâcher, il envoie des bêtes supplémentaires sur place pour leur permettre de s’intégrer au site et de vivre à l’état sauvage.
Un état qui n’est pas perdu pendant l’élevage, tant les volières sont grandes et les animaux laissés tranquilles. Mais cette vie sauvage ne permet pas à l’agriculteur de conserver ses bêtes très longtemps, puisque ses dernières s’entretuent à la longue.
Une période difficile pour l’agriculteur, qui espère rapidement voir le confinement se terminer, la chasse reprendre, et son activité avec.