Lucine a annoncé, ce mercredi 18 novembre, avoir levé 5,5 millions d’euros auprès de 5 investisseurs français. Aujourd’hui, 150 millions de personnes seraient atteintes de douleurs chroniques en Europe, dont 12 millions de Français. Un marché considérable.
Aujourd’hui, une personne sur 4 serait affectée par un problème de douleur chronique, c’est-à-dire par des douleurs persistant au-delà d’une période de 3 mois, et ce sans traitement efficace. Des douleurs le plus souvent traitées avec des dérivés de l’opium, lesquels seraient responsables d’un demi-million de décès dans le monde chaque année.
« En France, 70% des patients douloureux ne reçoivent pas de traitement approprié et seulement 3% d’entre eux reçoivent un soin personnalisé », explique la jeune société Lucine, lancée en mars 2017 par Maryne Cotty-Eslous, jeune trentenaire souffrant elle-même d’endométriose et du syndrome d’Ehlers-Danlos.
Le problème serait même rendu plus criant par la crise sanitaire. Selon une étude Sanofi dont les résultats ont été communiqués en juin dernier, près de 3 Français sur 4 auraient « souffert d’au moins une douleur pendant le confinement », mais seuls 20% ont consulté un professionnel de santé.
Thérapies digitales : une solution d’avenir…
Pour apporter une réponse à cet important problème de santé publique, Lucine se fixe pour objectif de « soulager les douleurs chroniques grâce aux nouvelles technologies », et ce en croisant « plusieurs disciplines pour comprendre la complexité de l’être humain », à savoir les neurosciences, les technologies digitales, le droit, l’anthropologie, la psychologie et l’histoire.
En d’autres termes, exit les médicaments : la startup bordelaise mise sur les thérapies numériques (DTx pour les intimes) à base… de logiciels. Des outils « fondés sur des preuves et évalués cliniquement pour traiter, gérer et prévenir un large éventail de maladies et de troubles comportementaux, mentaux et physiques ».
L’entreprise développe une application qui permet d’une part au patient d’évaluer l’intensité de sa douleur via un système de reconnaissance faciale, et d’autre part de mettre en œuvre « des procédures thérapeutiques personnalisées de type réalité virtuelle et thérapies cognitivo-comportementales », à partir de stimuli visuels et sonores provoquant la libération d’endorphines.
Si le grand public n’est pas forcément tout à fait prêt en France pour ce genre de thérapie alternative, ces DTx n’en représentent pas moins un champ de recherche porteur, déjà très exploré outre-Atlantique. Et l’idée de Lucine est prise très au sérieux. La startup, soutenue par l’accélérateur bordelais Héméra, accumule les récompenses (Trophées de la e-santé, concours d’innovation i-Lab, Start Innovation CIC, Pépite France, etc.).
Et ce mercredi 18 novembre, elle a annoncé avoir levé 5,5 millions d’euros auprès des 5 investisseurs français que sont Kurma Partners, Bpifrance (via son fonds Patient Autonome), BNP Paribas Développement, Aquiti Gestion et Irdi Soridec Gestion. Des partenaires séduits par la personnalité tenace de la jeune entrepreneur, titulaire d’une belle brochette de diplômes de l’université de Bordeaux, mais également par les retours positifs de patients.
La jeune pousse girondine peut donc se féliciter : « Cette levée de fonds va permettra à Lucine de poursuivre l’élaboration d’études scientifiques et cliniques utilisant des logiciels propriétaires d’intelligence artificielle permettant de façonner plusieurs dispositifs médicaux pour soulager les souffrances persistantes ou récurrentes de millions de personnes », explique-t-elle.
Lucine, qui se développe déjà au Canada, emploie 36 personnes pour un chiffre d’affaires d’1,3 million d’euros. Elle table sur la mise en œuvre d’une thérapie aussi efficace qu’un médicament d’ici 5 ans. Sans mauvais jeu de mots, c’est tout le mal qu’on lui souhaite.
Plus d’informations sur le site lucine.fr
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Étude Sanofi, cliquez ici