Cette enquête scientifique comprenait un sondage auprès du public, des autorités locales, des scientifiques et des acteurs de la pêche et du secteur nautique. Plus de 9 citoyens sur 10 seraient favorables à une réserve marine, même si les parties concernées sont plus mitigées.
Depuis une poignée d’années, le littoral basque compte officiellement 4 zones Natura 2000, dont un site marin courant d’Hendaye à Biarritz. Cette aire marine protégée (AMP), contenue dans nos eaux territoriales, plonge jusqu’à une quarantaine de mètres de profondeur. Acteur de la mise en place de cette zone, le comité départemental de la Fédération française d’études et de sports sous-marins (FFESSM), ou Codep64, avait participé aux différents comités de pilotage du projet.
La structure milite depuis longtemps pour aller plus loin avec la création d’une réserve naturelle marine, d’ailleurs préconisée dans le dossier d’enquête publique d’alors. Un format de réserve qui n’est pas sans exemple, puisqu’on en compte entre autres 3 en Corse et une entre Banyuls-sur-Mer et Cerbère, dans les Pyrénées Orientales, où s’était d’ailleurs transportée une délégation du 64 à la rentrée 2011 pour en évaluer l’intérêt. Mais il en existe évidemment partout sur le globe.
L’écologie prime pour le public…
Depuis, le comité départemental de la FFESSM n’a ni noyé le poisson, ni désarmé sur le sujet. Il y a un peu plus d’un an, fin octobre, on se souvient qu’il avait présenté publiquement son projet d’étude scientifique et d’opportunité, avec le concours du CNRS et de son chargé de recherche hendayais Pierre Sasal, spécialiste de la question basé à Perpignan (et donc bon connaisseur du cas de Banyuls). Éric Saint-Martin, membre du Codep64, arguait quant à lui que le statut d’AMP ne suffisait pas à réellement protéger les espèces et la biodiversité marine.
L’enquête, financée pour un an par la Fondation de France et le CNRS, porte plus spécifiquement sur la zone dite des Briquets, au large d’Hendaye. Son volet principal, purement scientifique, consistait en l’organisation sur place de relevés effectués par des plongeurs bénévoles (plus d’une soixantaine de plongeurs auraient été spécialement formés) et touchant à la faune et à la flore sous-marines. Des relevés que le comité souhaiterait voir se pérenniser pour une meilleure évaluation de long terme.
Mais cette enquête comprend aussi un édifiant volet « sondage », d’abord auprès d’un échantillon de 825 citoyens (locaux, touristes, résidents secondaires). Avec des enseignements assez clairs : plus des deux tiers d’entre eux considèrent que le milieu marin s’est dégradé ces 10 dernières années, et plus de 9 sondés sur 10 seraient favorables à la création d’une réserve marine sur Hendaye.
Enfin, 60% des personnes ayant répondu à l’enquête considèrent que tout n’a pas été fait pour préserver le milieu marin. Des scores qui confirment l’intérêt croissant des électeurs pour l’écologie constaté lors des dernières municipales.
Des retours d’expérience positifs…
En complément, ont été interrogés plus en profondeur quelque 32 acteurs plus directement concernés (acteurs de la pêche, organisateurs d’activités nautiques, élus, représentants de la collectivité et de l’État, scientifiques, etc.). Ceux-là sont plus mitigés : la moitié d’entre eux seraient pour la création d’une réserve marine, mais 40% se disent contre. Sans surprise, les pêcheurs seraient les plus sceptiques, à l’instar d’une partie des scientifiques locaux.
Pour le représentant local de la FFESSM, rien ne légitimerait ce scepticisme, car nous bénéficions des retours d’expérience des autres réserves. Banyuls, première du genre en France, a été créée en 1974, et les pêcheurs locaux profiteraient aujourd’hui de leur proximité avec la zone, où les populations de poissons se reconstitueraient plus facilement. Les effets bénéfiques, s’ils s’obtiennent sur le long terme, seraient donc néanmoins là.
Les défenseurs du projet de réserve invoquent de nombreux autres exemples, tels celui du parc national mexicain de Cabo Pulmo (réserve mise en place en 1995), avec à la clé « une faune et une flore marines éblouissantes et l’apport économique que cela génère pour toute la région ». Bref, l’idée d’une réserve serait rejetée sans arguments valables.
La communauté de défenseurs de ce projet basque de réserve dénonce régulièrement certains choix politiques liés à la préservation des milieux marins. L’une des cibles de son mécontentement cette année, le plan gouvernemental de protection des cétacés (qui s’échouent nombreux sur nos côtes), voté fin 2019 et qui prévoit des engins de pêche munis de « dispositifs de dissuasion acoustique pour éviter les captures accidentelles dans le Golfe de Gascogne ». « Cela pourrait paraitre une décision de bon sens, le résultat est que cela va repousser ces espèces de leurs lieux de nourrissage », expliquait en février le Codep64. Malgré les moindres captures, les échouages n’auraient d’ailleurs pas diminué au cours de l’année-test 2019.
Bien sûr, le principe d’une réserve, avec toutes les limitations d’accès qu’il implique, n’est pas du goût de tout le monde. Mais après cette enquête et au vu des autres cas français, on se dit que la question mériterait au moins d’être débattue.
Bonjour
Je suis un des principaux opposant au projet.
Je ne suis pas contre les réserves
Je suis contre le site choisi égoïstement pas les plongeurs car sans intérêt. Ç est à la sortie d un émissaire polluant et que le plateau des briquets ne possède pas les failles pour protéger le poisson. Tout ceci est de la spéculation de la part du codep. Je suis président d un club de plongée sur la côte et aussi pêcheur sous-marin depuis plus de 25 ans
J ai des membres biologistes dont une personne de l ifremer qui soutiennent mes dires.
La houle fait des dégâts jusqu a 50m et le poisson ici est très peu sédentaire. Il faut surtout combattre les rejets qui diminuent l apport de nourriture et chasse le poisson vers des eaux plus propre
Là est le vrai combat