École de commerce atypique dans le paysage français, l’ESC Pau s’est encore signalée avec une initiative originale. L’établissement béarnais sera en effet le premier du genre à s’associer à la démarche de la société en commandite par actions Time for the Planet. Née à Lyon l’an dernier, celle-ci compte déjà plusieurs associés de marque, tels le climatologue et ex-vice-président du Giec Jean Jouzel, le président de l’OL Jean-Michel Aulas, l’internationale Wendie Renard ou l’ancien DG de la Coface Jérôme Cazes. De nombreux autres entrepreneurs et dirigeants d’entreprises se sont aussi associés à cette initiative de plus en plus médiatisée.

L’objectif de Time for the Planet est de collecter un milliard d’euros d’ici 2030 et de créer 100 entreprises dont l’objet sera de s’attaquer, par différents moyens, « aux 20 problèmes majeurs à résoudre » pour stopper l’émission massive de gaz à effet de serre. On est certes encore loin du compte et la mission s’annonce ardue, mais la jeune société à but non lucratif, en moins de 300 jours, a déjà collecté plus de 650.000 euros auprès de 2.880 actionnaires. Et les choses ont l’air de s’accélérer depuis quelques semaines.

Un partenariat pédagogique…

Citoyens, entreprises, institutions : tout le monde peut théoriquement rentrer au capital de Time for the Planet. Et c’est donc ce qu’a choisi de faire l’ESC Pau. Un accord a été signé ce jeudi 17 septembre par Youssef Erami, directeur de l’école, et Nicolas Sabatier, l’un des 6 initiateurs du projet Time for the Planet.

Les cofondateurs de Time for the Planet tablent sur l’entrepreneuriat comme meilleure réponse au problème du réchauffement climatique, un pari en bonne adéquation avec les valeurs portées par la « business school » paloise. « Time For The Planet et l’ESC Pau Business School partagent le même ADN : le goût de la disruption et de l’action au service d’un nouveau monde où l’économie circulaire aura sa place », a résumé Youssef Errami.

L’ESC ne se cantonnera d’ailleurs pas à cette seule entrée au capital. Elle a noué avec la jeune structure lyonnaise un partenariat pédagogique « ayant vocation à se déployer sur le long terme » et comportant deux volets. D’abord, les étudiants de l’ESC pourront collaborer avec les entreprises co-créées et soutenues par Time for the Planet, en réalisant « des missions de conseil ou d’aide à l’accélération ». Ensuite, l’école de commerce compte mettre à profit ses réseaux et ses liens avec les acteurs territoriaux pour sensibiliser à l’action de Time for the Planet et promouvoir sa démarche.

On précise que la société à mission interviendra « dans le sourcing des inventions, le recrutement des entrepreneurs et l’injection d’argent ». Les entreprises créées par Time for the Planet « rendront publiques toutes leurs découvertes, selon le principe de l’open-source ». Ainsi, même en cas d’échec, leur innovation pourra profiter à d’autres. Un choix fort qui se veut en phase avec l’urgence de la situation.

Alors, en route vers le milliard ?

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