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La Pagaie Sauvage à l’assaut des microplastiques

Le 11 Sep. 2020

Avec la collaboration de l’UPPA et de l’Institut Adour, a mené une campagne de prélèvement de l’eau de l’Adour, pour faire un état des lieux. Un an après, les résultats sont là…

Basée à Bayonne, la Pagaie Sauvage est une association collégiale à but non lucratif rassemblant des citoyens bénévoles, sportifs, animateurs, pêcheurs, étudiants, promeneurs sensibles à la problématique des déchets en rivières.


En collaboration avec l’Institut Adour et l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, elle a lancé une campagne scientifique et citoyenne, « La Galupée ». Un projet unique en son genre, dont l’objectif était de faire un maximum de prélèvements dans l’Adour, afin d’en relever, à différents endroits, les taux de microplastiques.

Ainsi, depuis sa source, jusqu’à l’océan, des bénévoles de l’association se sont lancé le défi de descendre l’intégralité du fleuve, en canoë et kayak, tout en ne produisant aucun déchet et en menant une expérience scientifique.


Une expédition scientifique…

Ce travail scientifique avait trois objectifs généraux. Le premier était d’apporter des nouvelles connaissances, tant pour la recherche scientifique que pour les acteurs institutionnels, ou le grand public. Ensuite, l’idée était d’initier une première étude du fleuve, pour ensuite pouvoir mener des études approfondies sur tout le bassin de l’Adour. Enfin, il était question d’élargir nos connaissances sur les microplastiques, leur origine et leurs conséquences, pour pouvoir proposer des pistes de réflexions afin de résorber le phénomène.

Une vingtaine de points de prélèvement étaient alors prévus, de la source à Payolle, jusqu’à la fin à Anglet, en passant par le point de départ de l’expérience à Lesponne, mais aussi des villes plus importantes comme Aire-sur-l’Adour, Dax, ou Bayonne. Il y avait un fort désir de prélever des échantillons, aussi bien en zone rurale, qu’en zone urbaine, que dans les montagnes.


Une belle aventure humaine…

Il aura fallu aux organisateurs de cette expédition, une longue phase de préparation, du mois de janvier 2019 jusqu’au mois de juin de la même année. Deux réunions de préparation auront été nécessaires, et un troisième rassemblement aura servi à définir les protocoles d’usage. « Entre les objectifs multiples et l’exécution aux principes assidus, le projet exige un temps de préparation aussi bien sur les aspects scientifiques entre les partenaires que sur les aspects pratiques et logistiques pour les kayakistes », explique l’association.

Le coup d’envoi fut donné le 1e juin 2019. Les deux bénévoles qui forment l’équipe permanente ont ainsi pris le départ d’un parcours long de 320 km, depuis Lesponne, jusqu’à Anglet. Leur mission était de, régulièrement, s’arrêter pour mettre en place un filet de prélèvement, et de mettre en flacon les échantillons amassés tout au long de leur expédition. Dix jours plus tard, les voilà arrivés à l’embouchure vers l’océan.


Un séjour fait en respectant le principe « zéro déchet », puisque les bivouacs étaient encadrés, les repas déshydratés, et le tout transporté dans des contenants réutilisables biosourcés ; des beeswraps. « Cette sobriété reflète l’engagement des bénévoles dans la poursuite d’une démarche « leave no trace » en tant que fondement de l’association », explique La Pagaie Sauvage.

Le duo aura, tout au long de son périple, été rejoint par d’autres équipes, venues leur prêter main forte. En tout, une quinzaine de bénévoles se seront relayés pour mener à bien cette expédition, unique en son genre.


Une première étape importante…

Après de longues analyses, une compilation des données, et un traitement des résultats, nous sommes donc en mesure de voir ce qu’il ressort de cette expédition.

« La Galupée » a permis de constater que l’Adour transporte jusqu’à 0,8 microplastiques par mètre cube. Des microplastiques ont été retrouvés dans chacun des prélèvements, des zones montagneuses, jusqu’à l’océan. Bien que les plus importants prélèvements soient à constater du côté des grandes villes, on se rend bien compte qu’aucune région du fleuve n’est épargnée.

Les quantités relevées sont bien différentes les unes des autres. Ainsi, à la source, l’eau est la moins chargée en microplastique que dans les zones estuariennes, soumises à l’influence des marées. On peut donc penser que l’océan transporte une quantité importante de ces microplastiques.

Cette étude a servi, avant tout, à établir un point de départ pour des études plus approfondies, et pour de véritables actions. Les chiffres relevés sont donc difficiles à utiliser, tant que d’autres tests n’auront pas été effectués, et en attendant que d’autres études pointent le bout de leur nez.

Informations sur le site internet, cliquez ici


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