En juin 2019, la fameuse « hostellerie du château » de Sauveterre-de-Béarn a accueilli une petite « fête des vins naturels de France et de Navarre », suivie d’un dîner et un d’un bal. Pour l’occasion, avait été présentée une maquette du « Château Fébus » tel qu’on pouvait le contempler dans le courant du XIIIe siècle. À cette époque, l’édifice était encore en la main du vicomte Gaston VII de Moncade, qui l’avait fait reconstruire ou rénover, et qui y vit débarquer le roi Philippe III (en route vers la Castille, où il n’alla finalement pas) et son armée en 1276.

Ce château ne passa que par la suite aux Foix-Béarn et à Gaston Fébus, qui le remania à son tour. S’il n’en reste aujourd’hui que des vestiges, le domaine est donc chargé d’une riche histoire. Il paraît même que Marguerite d’Angoulême-Navarre y écrivit au XVIe un bout de son célèbre Heptaméron.

Et puis ce domaine a donc toujours son « hostellerie », appellation assez impropre qualifiant le beau château voisin du XIXe, un bâtiment de caractère d’une surface de 1.500 m2 (sur 3 étages de 500 chacun), doté de 19 chambres et de 7 salles de bain. Avec son terrain de plus de 7.000 m2 incluant lesdites ruines, il était à la vente au prix de 630.700 euros, mais vient désormais de passer à 594.999 euros.

Cet hôtel, fermé il y a 15 ans, avait été rachetée par un Anglais qui ne l’a finalement pas rénové. La mairie de Sauveterre s’était à l’époque positionnée, proposant de l’acquérir pour 370.000 euros.

Un cadre hors du commun…

C’est l’australien Darren Benson, agent immobilier établi sur place et très attaché au patrimoine local, qui s’occupe désormais de cette vente, avec l’espoir de voir le lieu de nouveau exploité et considéré à sa juste valeur. L’agent gère par ailleurs, non loin de là, les fameuses « Chambres du Pont de la Légende », sur un site digne d’un conte de fée médiéval, à proximité de l’emblématique pont du même nom.

« La propriété donne sur la rue Léon Bérard, avec deux entrées et une façade d’environ 50 mètres, dans le quartier historique du village de Sauveterre-de-Béarn, reconnu comme l’un des plus beaux villages de France par le Guide Michelin », explique Leggett Immobilier. Et comme jadis, l’endroit profite de sa position, autrefois défensive (au-dessus du Gave d’Oloron) et offrant aujourd’hui au regard un paysage hors du commun.

Avec son accès à la rivière et sa « vue imprenable sur les Pyrénées », le domaine de l’hostellerie est décrit dans l’annonce de l’agence « comme une excellente opportunité de développement pour les hôtels commerciaux, à usage mixte ou les appartements ». Mais pour exploiter l’endroit, laissé de côté depuis une quinzaine d’années, il faudra en passer par d’importants travaux de rénovation, estimés par l’agent entre 200 et 500.000 euros.

« Heureusement, la structure du château et le toit sont en assez bon état », précise l’annonce. Mais l’investisseur devra tout de même avoir les reins solides. Le développement de ce site passera notamment par la démolition d’un petit bâtiment adjacent, construit sur deux étages. Pour ceux qui auraient envie de mener la vie de château…

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