Partons du principe que, même si le coronavirus cru 2019 (covid-19) s’éteignait avec l’été (on en rêve !), en France comme ailleurs, nous vivrons avec en toile de fond la possibilité de subir une autre attaque d’un coronavirus ou d’un de ses cousins. Ce qui pourrait provoquer une méfiance, même inconsciente, vis-à-vis des regroupements de personnes.
Commençons par la mobilité. La première interrogation concerne l’évolution des transports en commun, qu’ils soient urbains ou interurbains. Dans l’immédiat et peut-être durablement, comment respecter la distanciation préconisée de 1,50 m et les gestes barrière ? Faut-il revoir les aménagements intérieurs des bus, trams, trains, avions ? Faut-il condamner des sièges ? Faudra t-il imposer durablement le port de masques et l’installation de distributeurs de gel hydro-alcoolique ? Faudra t-il renforcer l’encadrement et le contrôle ? Mais toutes ces mesures sont-elles compatibles avec la rentabilité minimum indispensable ? Le chantier est vaste.
L’inquiétude de contaminations éventuelles poussera t-elle les Français à privilégier la mobilité individuelle, et en premier l’utilisation de la voiture. Se posera alors de manière plus complexe encore la question de la circulation dans les villes et sur les routes. Pour garder un objectif environnemental vital, faudra t-il accélérer l’émergence de véhicules propres avec toutes les infrastructures qui vont avec, notamment l’installation de bornes de recharge pour les véhicules électriques ou à hydrogène ?
Cette évolution va t-elle booster l’utilisation du vélo en ville ? Ce qui imposerait des investissements importants pour assurer la sécurité de ce mode de locomotion à plus grande échelle. D’autant plus si l’usage d’autres engins, comme les trottinettes électriques, se multiplie ; sachant qu’il soulève déjà de sérieux problèmes de cohabitation avec les piétons sur les trottoirs et dans les zones limitées à 30 km/h.
Et quid des modes de transport partagés ? On le sait, le co-voiturage, qui s’imposait comme une solution vertueuse, est à l’arrêt. Pour le relancer véritablement, devra t-il s’accompagner de mesures pour s’assurer que le conducteur et les passagers ne sont pas porteurs d’un virus ? Faudra t-il imposer des mesures comparables à celles qui seront en vigueur dans les transports en commun ? Au risque de casser la dynamique…
Enfin, comment devront évoluer les dispositifs de véhicules en libre-service (vélos, voitures, trottinettes) ? Sera t-il nécessaire de les désinfecter après chaque utilisation ?
On le voit, les questions sont multiples et seront difficiles à résoudre surtout si le principe de précaution devient encore plus incontournable pour ceux qui ont la responsabilité d’organiser ces modes de transport en commun ou alternatifs.
Il va falloir être très créatif. On peut le faire…
C’est peut être l’occasion de faire avancer de façon concrète et aboutie les infrastructures pour les vélos. Cela ne demande pas “d’être très créatif”. Combien de pistes cyclables construites pour la bonne conscience des élus et qui débouchent sur un rond point non géré, un trottoir en travers, un stop mal placé, sans compter l’état lamentable de la chaussée jamais nettoyée… J’ai traversé au moins 3 fois la France et tremble à l’idée de savoir mes enfants prendre des parcours que j’ai empruntés. Prenons exemple sur nos amis belges et néerlandais. Rien n’est laissé au hasard. Résultat: le vélo est utilisé en toute sécurité et par tous. Je salue les efforts entrepris autour du développement de Fébus. Allons plus loin dans ce sens avec des équipements du NORD au SUD et d’Est en OUEST. Trottinette/vélo d’accord mais incompatibilité piétons/ 2 roues. Les kilomètres ne sont rien quand il y a la sécurité du parcours. PS: n’oublions pas les skates et rollers!
C’est aussi l’occasion d’inciter véritablement les entreprises qui le peuvent de mettre en place et de développer le télétravail. Je n’ose pas imaginer le danger que va être le déconfinement dans
les grandes villes, notamment Paris. Les gens vont de nouveau s’agglutiner dans le métro et autres transports en commun, faisant fi des mesures de distanciation sociale qui ont permis jusqu’ici de juguler la transmission du virus. Pourtant, il faut bien relancer l’économie, mais l’état aurait pu prendre une disposition plus rigoureuses envers les entreprises pour la mise en place de ce télétravail, occasion inespérée de faire un grand saut en avant pour dynamiser notre économie qui en a bien besoin et ainsi de soulager le trafic automobile, la pollution, la concentration des entreprises dans les centres d’affaires, vrais nids de contagion. Encore une fois nos gouvernants avancent à petits pas, alors que dans l’Histoire il y a des moments où il faut savoir prendre des décisions courageuses.
Oui, le vélo est le mode de transport à privilégier surtout quand on n’a que 5 ou 6 km de trajet. C’est le moment de faire ressortir à nos élus les projets déjà discutés avec les usagers. SECURISATION ET CONTINUITE DES PARCOURS, réduction de la vitesse automobile. Des voies provisoires peuvent être déployées et modifiées selon leur usage.
Remettre les gens en selle ne sera possible que s’ils n’ont plus peur de circuler.
En urgence, les préfets doivent s’emparer du problème pour assurer la gouvernance du mille-feuille territorial (département, agglomérations, communes, syndicats de mobilité…) et imposer à tous d’agir efficacement.