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DEMAIN – Coronavirus et proximité

Le 03 Avr. 2020

Si le covid-19 a bloqué de manière fulgurante toute vie sociale, il génère une explosion de belles et multiples solidarités hyper locales. C’est aussi le printemps des circuits-courts…

C’est le paradoxe de cet étrange acaryote à couronne. Du haut de ses 0,1 micron, il met à genou la planète et oblige des milliards d’humains à s’enfermer chez eux pendant de très longues semaines.


Le coronavirus casse toute proximité sociale. Les seuls contacts autorisés sont distants ou entre personnes en tenue de cosmonautes. Il génère la méfiance du voisin, potentiellement contamineur, voire même du chien (que certains passent à l’eau de Javel).

Et pourtant parallèlement, une multitude d’initiatives de solidarité est organisée dans les quartiers, dans les villages pour aider ceux qui en ont besoin, pour encourager tous ceux qui sont mobilisés pour sauver des vies.

Des gestes très souvent remarquables, inspirés par la proximité de cœur, qui font fi des protections et mesures barrières qui nous éloignent. Espérons qu’il en restera quelque chose quand le coronavirus retournera dans sa tanière.


Parallèlement, on voit fleurir partout en France, y compris dans les métropoles, des drive fermiers. Ils sont déjà des milliers, ils pourraient être des centaines de milliers d’ici la fin du confinement. Les agriculteurs font preuve d’une énergie et d’une imagination qui fait tellement plaisir alors que la société les avait largement abandonnés à leurs conditions de vie souvent impossibles. C’est l’occasion de (re)découvrir que le paysan est au cœur d’un défi vital pour les années à venir : nourrir la planète.

Aujourd’hui, on touche du doigt une vocation encore plus essentielle : nourrir son propre territoire. Et cerise sur le gâteau, avec des produits frais, de qualité, récoltés à quelques kilomètres par des femmes et des hommes de chez nous que l’on apprend à connaître, à apprécier. Le mode « drive » a le double avantage de garantir la sécurité indispensable face à l’épidémie, et de rapprocher consommateurs et agriculteurs avec une floraison de points de livraison.


C’est donc un véritable printemps pour les circuits-courts, même si la partie est compliquée pour les agriculteurs qui ont du mal à trouver les bras nécessaires pour les récoltes, et qui ne répercutent pas toujours sur leurs étiquettes les surcoûts générés par les mesures de sécurité et par la mise à disposition de leurs produits sur les drive éphémères.

On peut raisonnablement penser que l’on assiste à un véritable tournant pour le monde agricole qui a l’occasion d’inventer un nouveau modèle durable incluant une part importante de vente directe de ses produits, y compris avec des mutualisations entre agriculteurs. Si cela se confirme, on pourra au moins garder en tête ce point positif. Du confinement à l’hyper proximité.


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