Cela fait maintenant plusieurs jours que le personnel soignant, et notamment les infirmiers libéraux, alertent les autorités sanitaires sur le manque de matériel de protection pour faire face à l’épidémie de Coronavirus.
Dans cette « guerre », les infirmiers libéraux ont la difficile mission de prendre particulièrement soin des personnes les plus vulnérables : les personnes âgées. Sans le matériel indispensable, les infirmiers libéraux risquent de propager davantage le virus, en mettant leur santé en péril, mais également celle de leurs proches, et bien sûr, celle de leurs patients.
« Les professionnels de santé ne doivent pas être de possibles vecteurs de contamination. Les équipements de protection (masques, lunettes, gants, blouses…) doivent impérativement et urgemment être mis à disposition de tous les professionnels de santé : médecins, pharmaciens, infirmiers, chirurgiens-dentistes, masseurs-kinésithérapeutes, sages femmes, aides-soignants… », alerte l’Ordre des infirmiers. Pourtant, sur le terrain, la réalité est toute autre… On fait un point sur la situation avec Chloé Castaignau, une infirmière libérale béarnaise depuis plus de 5 ans.
Des informations au compte-goutte…
Les infirmiers et infirmières reçoivent régulièrement des mails des principales autorités de santé concernant l’épidémie de coronavirus, mais les informations, délivrées au compte-goutte, ne facilitent pas son travail… « Nous avons reçu un mail tardif, samedi matin, nous recommandant de porter des masques FFP2 ou chirurgicaux lorsque nous allons chez nos patients », raconte Chloé Castaignau, une infirmière libérale de 27 ans.
Lundi soir, les deux infirmières libérales ont été réapprovisionnées en masque, avec un stock de 18 masques par infirmière et par semaine. Mais les informations sont parfois contradictoires. Ainsi, l’Ordre infirmier leur a transmis mercredi une nouvelle directive : « La Nouvelle-Aquitaine n’étant pas considérée comme un foyer important de l’épidémie, il nous a informé que les infirmiers libéraux pouvaient se dispenser de masques chirurgicaux. Mais j’en mets quand même, la sécurité de nos patients est la chose la plus importante », révèle l’infirmière.
« Par manque d’équipement, on fait avec les moyens du bord »…
Chloé Castaignau et sa collègue travaillent dans le secteur de la plaine de Nay, qui n’est pas encore confrontée au coronavirus. Elles sont pourtant très lucides sur la situation : « Nous essayons avant tout de rassurer et d’informer nos patients et leur rappeler les gestes barrières. Nous limitons également nos passages en privilégiant les patients qui dépendent de nous. Cela permet de nous préparer à être plus disponible lorsque le pic de Covid-19 arrivera ».
Pour réduire le risque de contamination, Chloé Castaignau a installé de nouvelles routines : « Quand je rentre chez moi, je mets mes affaires du boulot au garage, car ce virus peut rester sur nos vêtements. Je me douche et j’enfile des affaires utilisées seulement à la maison, pour éviter tout risque de propagation. Quand je pars faire ma deuxième tournée de la journée, je remets les mêmes affaires que le matin ».
« Je me protège pour mes patients, car ce sont majoritairement des personnes âgées, plus fragiles » insiste Chloé. En plus de cette précaution, les infirmiers et infirmières libérales doivent avoir un masque, des gants à usage unique ainsi que des surblouses jetables « à laisser chez chaque patient, mais on ne peut pas s’en procurer, tout comme le gel hydro-alcoolique. Par manque d’équipement médical, on s’adapte, on fait avec les moyens du bord. Dès que l’on peut, on récupère du gel hydroalcoolique et des masques chirurgicaux ».
Pour faire face à l’épidémie, de plus en plus d’acteurs du territoire sont mobilisés, que ce soit les entreprises (comme on a peut le voir par ailleurs) ou des particuliers qui souhaitent apporter leur pierre à l’édifice. « Le plus important est la solidarité, on sent bien que tout le monde tente de mettre en place des choses pour limiter la casse », insiste Chloé Castaignau.
A travers ce témoignage de Chloé Castaignau, c’est tous ceux qui s’occupent de la santé des Français qui méritent un grand coup de chapeau. D’autant plus qu’ils travaillent dans des conditions particulièrement difficiles. D’autant plus que beaucoup se mettent quotidiennement en danger faute de masque de protection. Chaque soir des milliers de nos compatriotes manifestent, sur leur balcon, leur soutien aux médecins, aux infirmiers, aux personnels soignants, aux ambulanciers… le mouvement mérite de grossir encore. A nous tous de le rejoindre !
c’est bien ma mimi et courage à Chloé
Merci pour votre implication et votre dévoument, bon courage, tenez bon…
Amicalement.
J’ai beaucoup d’admiration pour tout le personnel médical ainsi que les personnes contribuant au bien-vivre des citoyens en cette période de pandémie.
Bravo à vous tous et je serai présente sur ma terrasse ce soir pour vous applaudir.
Good Luck!
Valérie L-T.
Pour faire les obligatoires courses, une fois par semaine, nous dire simplement quels sont les vêtements et accessoires (chapeau, lunettes, masque, gants, manteau, chaussures, sac pour les provisions) à se mettre pour nous protéger et protéger les autres; au retour à la maison, comment les désinfecter pour la semaine suivante. A savoir que, vu la pénurie de masque, s’en faire un lavable en tissu, est mieux qu’une écharpe car il ne glisse pas!
Merci