Depuis sa mise en place le 1er juillet 2018, la limitation de vitesse généralisée à 80 km/h en France s’est invitée dans des débats passionnés, faisant couler beaucoup d’encre. Un an et demi plus tard, force est de constater que les effets escomptés sur l’accidentologie ne sont pas forcément à la hauteur des attentes.
Dans les Hautes-Pyrénées, Michel Pélieu, président du Conseil départemental, a donc souhaité proposer, de façon mesurée, un retour partiel aux 90 km/h, comme l’y autorise la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM).
L’étude d’accidentalité portant sur les sections routières retenues a permis de mettre en évidence que la vitesse n’était pas forcément seule en cause, mais également la consommation d’alcool, de stupéfiants, ou l’usage du téléphone au volant.
D’autre part, depuis 2016, le Département investit chaque année 23,3 millions d’euros pour l’entretien et la modernisation du réseau structurant haut-pyrénéen.
Face à ces éléments, le Conseil départemental a largement approuvé cette proposition lors de la commission permanente du 31 janvier dernier. Elle doit maintenant être soumise pour avis consultatif à la commission départementale de la Sécurité routière.
Les axes retenus (voir ci-dessous) représentent 227 km, sur un réseau de plus de 3.000 km. Ils concernent essentiellement les routes à grande circulation, et les abords des autoroutes.
Toutefois, cette dérogation ne s’appliquera pas aux véhicules supérieurs à 3,5 tonnes, aux détenteurs de permis probatoires, ou lorsque les conditions météorologiques seront défavorables.
Reste à savoir si, pour plus de cohésion sur les axes communs avec les Hautes-Pyrénées, les départements limitrophes prôneront eux aussi le retour aux 90 km/h.
Si l’on s’en tient aux préconisations de l’État, la présence sur ces portions de routes d’engins agricoles, ou d’arrêts de transport en commun, n’est pas compatible avec une dérogation au 80 km/h.
Dans le Gers, département rural où ils sont légion, l’application stricte de ces recommandations rend donc quasiment impossible le retour, même partiel, à l’ancienne législation.
Les liaisons concernées dans les Hautes-Pyrénées
Nord-sud : La RD 935 de la limite avec le Gers jusqu’à l’agglomération tarbaise, itinéraire alternatif à l’autoroute A65 ; a RD 929 de la limite du Gers jusqu’à Saint-Lary, itinéraire transfontalier ; la RD 913 entre Argelès-Gazost et Villelongue, en cohérence avec la RD 821 et la RN 21 à 2×2 voies pour rejoindre l’A64 ; la RD 8 de Tarbes à Ordizan, liaison vers Bagnères-de-Bigorre.
Est-Ouest : la RD 817, itinéraire de délestage de l’A64 en cas de crise ; la RD 632, itinéraire entre Castelnau-Magnoac et Tarbes.