Tous les vendredi, vous avez rendez-vous avec André Daguin, figure emblématique des cultures et de la gastronomie gasconne. L’ancien chef étoilé, qui a rejoint le Cercle des Aficionados de PresseLib’ prend sa plume pour vous.
Cuisiner les gens ou cuisiner les choses ?
Dans les deux cas, ce que l’on cuisine ne sort pas indemne d’une séance au cours de laquelle il a eu chaud.
Cuisiniers et policiers savent mettre sur le gril, faire monter la pression mettre en cellule avant de se mettre à table et de manger le morceau.
Mais, seul le cuisinier apporte du plaisir à son client. Il a pour cela le choix des méthodes. La cuisine classique, par exemple, que peu osent pratiquer et qu’extrêmement peu arrivent à présenter devant un jury capable de l’apprécier et surtout de la juger.
La cuisine de grand mère, celle qui vous fait chercher -en vain, la plupart du temps- les goûts de votre enfance. Ces goûts ont changé, le vôtre aussi et le souvenir a tellement magnifié les impressions de vos jeunes années que votre quête reste vaine.
La cuisine de terroir, proche de celle de grand-mère, en plus localisée ; mais, gare à la cuisine de fond de terroir. La cuisine de pauvre, la plus intelligente, celle qui sait aller chercher le goût là où il est, pour le conduire jusqu’à l’assiette sans le dénaturer par des apports de riche. La cuisine moléculaire, dont les médisants ont dit qu’il ne fallait pas la goûter loin des toilettes à cause des ses effets immédiatement digestifs.
La cuisine note à note de l’ami This, qui s’est totalement affranchie du produit, comme les non figuratifs l’avaient fait du modèle en peinture. Je pense donc je cuis et bon appétit à ceux qui aiment la cuisine quand ils la mangent, mais aussi quand ils la font.
Que se soit à lire ou a entendre, on a toujours plaisir à retrouver la justesse des propos de Mr Daguin. A recommander.