Jusqu’au 6 mars, le parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris va accueillir des centaines de milliers de visiteurs. Mais, cette année, l’ambiance ne sera pas qu’à la fête. Le monde agricole va aussi crier sa révolte.
Dès l’inauguration de ce matin par le président de la République, l’ambiance risque d’être tendue et les politiques seront attendus au tournant pour apporter des réponses face à la crise profonde qui touche les exploitations.
Ce qu’il faut savoir…
Le Salon international de l’agriculture est une formidable vitrine pour les agriculteurs venus de toute la France. Et la cuvée 2016 sera particulière avec des milliers de familles au bord de la faillite en raison du décalage entre les coûts de production et les cours trop faibles de la viande bovine, porcine et du lait.
Les animations seront très nombreuses comme d’habitude (détails sur le site internet du salon – cliquez ici), car le monde paysan sait recevoir. Mais tout le monde aura en-tête l’avenir des agriculteurs.
La FNSEA interpellera tous les élus, qui viendront se montrer en caressant le cul des vaches, et leur demandera de répondre à une série de questions très précises. « Il n’est pas question que le Salon ne se transforme une nouvelle fois en concours de beauté politique » a précisé premier syndicat agricole français.
Les 11 questions qui attendent des réponses
1 – Les écarts se creusent au sein de l’Europe, la défiance s’accroit : quelles initiatives envisagez-vous pour relancer une politique qui soutienne l’agriculture, l’alimentation et la vitalité des territoires ruraux en Europe ?
2 – Les consommateurs et les paysans exigent un étiquetage clair et loyal de l’origine des produits, bruts comme transformés, vendus au détail comme servis en restauration. Soutenez-vous cette demande ?
3 – Des règles qui changent chaque année, des contraintes de moins en moins lisibles, une paperasserie de plus en plus abondante… Que comptez-vous faire pour enrayer cette machine infernale ?
4 – Etes-vous prêts à faire bouger les lignes pour rééquilibrer le rapport de force au sein de la chaîne alimentaire en faveur des producteurs ?
5 – Quels outils de gestion des risques proposez-vous pour faire face à l’ampleur des aléas en agriculture : volatilité des prix, risques climatiques et sanitaires ?
6 – Le poids des normes accroît les distorsions, tue l’envie d’agir et de construire. Comment casser cette spirale ?
7 – Face au changement climatique, le recours au stockage de l’eau est une question de bon sens. Comment comptez-vous favoriser des projets d’irrigation durables ?
8 – La présence des loups et autres prédateurs menace l’élevage et le pastoralisme. Quelles solutions préconisez-vous pour une régulation des grands prédateurs ?
9 – Quelles sont vos propositions pour endiguer l’artificialisation galopante des terres agricoles ?
10 – Le compte pénibilité est inapplicable dans des Très Petites Entreprises non pourvus de DRH ! Que proposez-vous : l’adapter, le reporter, le supprimer ?
11 – Le salaire horaire est de 6 € en Espagne, de 8 € en Allemagne et de près de 10 € en France. Quelles solutions préconisez-vous pour limiter les effets de ce dumping social ?