C’est décidé, même s’il faudra attendre le 27 juin pour l’officialisation, les Basques, les Béarnais et les Landais deviendront des Néo-Aquitains. Si cette néo-appellation déclenche plutôt des plaisanteries chez nous, cela ne fait pas rire du tout les Picto-Charentais et les Limousins. Ces derniers ont le sentiment de vivre une OPA sur leur région par des Girondins trop gourmands. Ici, on a l’habitude d’être oublié et regardé de haut par les Bordelais, mais là-haut ils découvrent avec inquiétude l’appétit de leurs voisins.
Et…
On se demande d’ailleurs à quoi a bien pu servir la consultation par Internet, puisque c’est une poignée de personnes qui a tranché. Bon disons leur quand même merci pour nous avoir évité Les Bas-de-France qui auraient fait un drôle de pendant à l’ex-Nord.
Finalement le nom n’est qu’un détail, tellement cette néo-région n’a aucune chance de se trouver une réelle identité. Trop étirée entre la frontière espagnole et celle des Pays de la Loire, elle risque de n’être la Nouvelle-Aquitaine que pour l’administration et… les Bordelais.
Mais ce nom illustre une problématique majeure : l’abandon des Pyrénées à la région Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon. Cette dernière n’a pas encore choisi son néo-nom, mais elle pourrait bien y inclure le massif : Languedoc-Pyrénées ? Pyrénées Méditerranée ? On sera fixé le 24 juin.
C’est une décision d’autant plus importante que la marque « Pyrénées » a été choisie par le ministère du Tourisme pour faire partie des 20 contrats de destination qui bénéficieront d’une forte promotion à l’international. Seulement 3 autres marques concernent le Grand Sud-Ouest : Bordeaux, Vallée de la Dordogne et Biarritz destination golf.
D’ici que les Bigourdans et les Gersois deviennent des Néo-Pyrénéens…
Résolument tournés vers l’avenir, la nouvelle aquitaine peuplée des néos aquitains a renoncé à la voilure d’ Eleonore l’Aquitaine, et préféré l’esprit des lois de Monsieur de La Brède..
Un néologisme très en cour depuis peu pour tous ceux qui s’exercent à l’étude des territoires peuplés jadis” d’autochtones du passé” et qui s’ouvrent vers d’autres cieux européens du nord, visiteurs et touristes en quête de l’authentique…!
Quelle bastide, quel fanion, quel drapeau régional en sus du national, de l’européen et du club
sportif du moment vont illustrer ce lien intime des néos et du pays ?
Quelles langues au pluriel sans doute feu les anciennes, patois locaux, et dialectes en survie, généreront le panel des parlers en usage ?
Aux symboles de la terre viendront s’ajouter les ailerons de prototypes des airs, les réseaux infinis de l’internet, les insondables profondeurs de la mer, et quoi de plus encore ?
Quel ballon préféré des uns pour les autres signifiera le totem le plus idoine pour parfaire encore le modèle néo en perspective ?
A quelle soupe légumière, fromagère, poissonneuse, serons-nous consommés ?
Au chapitre des néos le tout et le plus étant au menu de la diversité, que retiendrons-nous des vieilles recettes gourmandes toujours fardées de lard et de cochon ?
Les néos venant à leur heure que réserve ce changement possible des habitus qui mettront du temps à circonvenir un pays, une terre, des populations et l’âme des autochtones ?
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